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Tout y est déjà à portée de main. Le gobelet d'eau, la boîte de couleurs, les pinceaux roulés dans la patte, riche des taches que les dernières aquarelles ont laissées. Patte un peu magique, qui m'a déjà sauvée de quelques erreurs en principe fatales : un pinceau trop lourd, un carmin trop vif, un geste maladroit. Le sujet est posé à côté du bloc de papier : deux ou trois photographies découpées dans un journal vieux de quelques années. Extraites d'un reportage très intéressant, que je redécouvre avec plaisir. Je m'en imprègne et compare d'avec l'esquisse, l'oeil critique, intransigeant, permettant ainsi de corriger une aile, une antenne. L'esquisse est terminée. J'aime particulièrement cet instant car le ton est donné, tout y est, chaque détail, je tiens le sujet mais tout est encore à faire. Alors que j'estompe les traits de crayon à l'aide de ma gomme, alors que s'atténuent les détails, jusqu'à devenir souvenirs, et que seuls les contours restent suggérés, je pense aux couleurs, que je sens et qui feront réapparaître comme en rêve, le sujet devenu complice le temps d'une aquarelle...
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