L'Art... de plaidoyer. Les premiers artistes arrivent, leurs oeuvres sous le bras, les couleurs, les formes investissent les lieux. Alors que les uns cherchent des crochets, une tige, les autres apprivoisent l'espace qui sera le leur pour quelques jours. Les questions trouvent réponse, les problèmes se résolvent, grand maître et jeune premier s'entraident, avec l'art de la simplicité, l'exposition se construit. Quelques enfants se baladent dans cette oeuvre inachevée, comme ils le feraient dans un vieux grenier, enjambent papiers et cartons qui protégeaient huiles sur toile, sculptures, aquarelles ou encore carnets de route... et posent leurs yeux grands ouverts sur tous ces trésors. Tout doucement, dans cette chorégraphie désordonnée, effervescence collective, les panneaux s'habillent, la salle communale se transforme en haut lieu culturel. L'accrochage se termine tard et lorsque les lumières s'éteignent sur les cimaises, la nuit s'est installée depuis longtemps. Art brut, plastique symbolique, jubilatoir, abstrait, textile, réaliste, paysagiste, naturaliste, se côtoient, se boudent, se snobent, se narguent, se heurtent un peu, pour finalement s'ajuster et s'harmoniser en une exposition riche d'expressions. A cet instant précis on aimerait oublier les divergences et pourtant... Notre époque sélectionne sous le nom d'art contemporain une forme d'expression plutôt qu'une autre. Tout au long des jours que durera l'exposition se sent, presque palpable ce regard, ce formatage de la pensée artistique. Il revendique l'expérience et la libération face à la simple beauté des essences concrètes qui nous entourent, parfums de poésie, mouvements légers ou soupirs immobiles. L'art réaliste est ainsi toléré, consenti, excusé avec condescendance, bien que reconnu et accepté en tant qu'art à part entière, mais un art désuet et incomplet. N'en déplaise aux fortunés connaisseurs, le réalisme dit classique à toute sa valeur et permet de retrouver son âme d'enfant, de rêver, de réveiller par une lumière subtile, une ombre ciselée, une transparente goutte de rosée, le souvenir d'un être cher, d'un parfum oublié, d'une rencontre fortuite en la silhouette majestueuse d'un cerf, ou simplement retrouver cette irrésistible envie de sauter dans une flaque d'eau. suite... cuments\Web Crea
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